lundi, mars 14, 2011

la petite Jacinthe de l'Apocalypse !

Bonjour mes si superbes Amies, bonjour la si incroyable vie, oui bonjour bonjour à toute la création, à son mystère.
Une petite jacinthe des bois, pour Vous, pour vous souhaiter une agréable semaine. C'est toujours un grand plaisir de rencontrer une plante. Je me promenais sous la pluie, hier après midi, mon chien gambadait joyeux tout devant, elle était là, silencieuse, juste éclose, comme un miracle au dessus du tapis des feuilles mortes de l'hiver. Bisous petite jacinthe des bois, oui, bisous bisous, le monde angoisse, la terre tremble, les océans s'agitent, les constructions humaines s'effondrent par pans entiers et pourtant, vous êtes là, indifférente, si paisible, si sereine. Ainsi devrons nous être aux derniers temps, aux temps de l'apocalypse.

Bises, les puces, je cause, je cause. Ne faites pas trop attention à mes commentaires. Très bonne semaine à Vous.
Ivano

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacinthe_des_bois

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hyacinthus

toujours aussi superbe, merci google:

http://www.google.fr/images?hl=fr&q=jacinthe&um=1&ie=UTF-8&source=univ&sa=X&ei=AOR9Tdq0HYWt8gP25bXLAw&ved=0CDoQsAQ&biw=1280&bih=832

Annie Gomiéro Merci Ivano, qui savez détecter la magie♥ ! Belle journée ! Bizzz!

samedi, mars 12, 2011

Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur !




* Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur !


samedi, mars 05, 2011

les splendeurs du Royaume de la Terre

Des petites violettes dans un sous bois, au calme, par ici, loin de toutes les agitations du monde. Elles mènent leurs petites vies tranquilles dans les splendeurs du Royaume de la Terre, bien cachées.


* Charles BAUDELAIRE (1821-1867)

Les phares

Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;

Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays,

Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d'un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;

Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;

Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand coeur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats,

Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;

Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De foetus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;

Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;

Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes ;
C'est pour les coeurs mortels un divin opium !

C'est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !


* François-René de CHATEAUBRIAND (1768-1848)

Nuit de printemps

Le ciel est pur, la lune est sans nuage :
Déjà la nuit au calice des fleurs
Verse la perle et l'ambre de ses pleurs ;
Aucun zéphyr n'agite le feuillage.
Sous un berceau, tranquillement assis,
Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
Je sens couler mes pensers rafraîchis
Dans les parfums que la nature apprête.
Des bois dont l'ombre, en ces prés blanchissants,
Avec lenteur se dessine et repose,
Deux rossignols, jaloux de leurs accents,
Vont tour à tour réveiller le printemps
Qui sommeillait sous ces touffes de rose.
Mélodieux, solitaire Ségrais,
Jusqu'à mon coeur vous portez votre paix !
Des prés aussi traversant le silence,
J'entends au loin, vers ce riant séjour,
La voix du chien qui gronde et veille autour
De l'humble toit qu'habite l'innocence.
Mais quoi ! déjà, belle nuit, je te perds !
Parmi les cieux à l'aurore entrouverts,
Phébé n'a plus que des clartés mourantes,
Et le zéphyr, en rasant le verger,
De l'orient, avec un bruit léger,
Se vient poser sur ces tiges tremblantes.